samedi 14 mars 2015

M. Sming

Ce qui suit est le début du texte, avec le lancement intégré. Nous vous demandons de bien vouloir respecter ces quelques règles pour votre passage :
- L'action se déroule au moment des catastrophes, en 2043.
- On suit Helmut Sming, éminent scientifique en astrophysique sur les pulsars (venez voir ici), s'intéressant aux Talents, faisant des recherches sur leurs origines et conséquences ; lisez le fil conducteur avant d'écrire !
- Le texte a pour but de montrer les catastrophes, et de nous faire découvrir M. Sming.
- Un lien est fait avec le CLV (et l'épisode 6).
- Si vous êtes en manque d'inspiration, si vous avez des idées à partager, n'hésitez pas à venir ici.
- Nous vous rappelons que chacun doit respecter une limite de 100 mots maximum, et nous envoyer son passage dans les 24 heures (mais prenez quand même le temps de vous relire, hein ^^). Nous vous prévenons par mail quand votre tour arrive.

Nous nous occuperons de la mise en page (paragraphes, etc...) à la fin ! Donc ne vous inquiétez pas si c'est un peu le désordre.

Merci ! ;-)


Mise à jour : Phrase de lancement + Aile 1 + PeachyPye + La p'tite moustache + Tic-Tac-Toe + rouge-gorge + Aqua + A fleur de mots + Bokalieee + La Nébuleuse + Elle + Pau! + Arrietty + Lisonnette + Violette + PtiteLu + Diablo91 + Titelilou + Ewilan + Lili Plume + Bliss' + Nana15 + Plume Azerty + Yoko + LaMasquée + Miss Lovegood





Helmut Sming ferma son dossier intitulé "les mécanismes de l'émission des ondes radios par les pulsars et leur influence sur la génétique moderne", sur lequel il travaillait jusqu'à cette heure avancée de la soirée. Par la baie vitrée de son bureau, il pouvait voir les lumières de Los Angeles dessiner une immense toile d'araignée. L'Institut of New Observations on the Genetic se tenait un peu au dessus de la ville, laissant à ses occupants, d'éminents scientifiques venus du monde entier pour enquêter sur les mutations qui apparaissaient depuis peu dans la population, une vue dégagée et agréable.


Helmut prit son manteau sous le bras et, après avoir mis en sécurité ses recherches, sortit du bâtiment pour se diriger vers l'arrêt de bus. 

Il faisait gris, et un vent glacé balayait la ville. Une neige épaisse et verdâtre recouvrait les rues, que le sel ne parvenait pas à dégager. L'hiver était interminable, et l'été, s'il venait, le serait sûrement aussi. Helmut soupira. Depuis, peu, tout se déréglait. Les mutations dans la population n'étaient que le début, il en était sûr.

Il repensa aux cas sur lesquels il avait travaillé ces derniers temps. Il y en avait beaucoup de semblables : des enfants en bas âges qui développaient des espèces de "Talents", et d'autres totalement à part, comme celui qu'il avait examiné la veille... La mutation n'avait pas paru à l'enfance comme dans la plupart des cas, et le vieil homme concerné n'habitait pas en ville où les rues insalubres et les usines n'arrangeaient pas les choses. Le risque qu'il possède un Talent était donc négligeable ! Mais alors pourquoi avait-il été atteint d'une mutation ?


M. Sming soupira. Il restait tant de choses à éclaircir ! La date où il devait rendre le dossier sur les pulsars approchait dangereusement et il manquait toujours d'exemples sur les mutations en bas âges... Dès qu'un nouveau cas apparaissait, il demandait à en être aussitôt informé et prenait rendez-vous avec la personne en question mais cela ne suffisait pas. Il allait devoir passer à la vitesse supérieure. Immédiatement.

Le jour précédent, il avait encore rencontré un enfant talentueux, comme il aimait les appeler. Le souvenir de cette étrange entrevue lui revint en mémoire...

- M. Sming. Une jeune fille attend à l'entrée, elle dit avoir rendez-vous.

Helmut releva la tête, surpris. Sa secrétaire se tenait dans l'entrebâillement de la porte de son bureau, semblant attendre une réponse. Pourtant, il ne se souvenait pas avoir un rendez-vous prévu cet après-midi.
- Faites la entrer.
La porte se referma sur la jeune femme. Elle se rouvrit quelques minutes plus tard, et une fillette entra dans la salle. Dans les 7 ans, elle avait de longs cheveux noirs de jais et des yeux de la même couleur profonde. 
- Alors ? Qu'est-ce que tu veux, jeune fille ? 
Son regard, jusqu'alors baissé, se posa sur lui et il esquissa un mouvement de recul face à son intensité. Cependant elle restait muette, se contentant de le fixer d'un regard inexpressif et pourtant si puissant.
- Nous n'avons pas rendez-vous, et tu as déjà de la chance que je t'aie laissée entrer, alors réponds-moi. Comment t'appelles-tu ?
Enfermée dans son mutisme, la fillette restait immobile. 
- Quel âge as-tu ? insista M. Sming.

À l'entente de la question, elle leva une main en montrant 4 doigts.
Helmut resta sans voix l'espace d'une seconde. Quatre ans ? La petite en paraissait le double !
« Procédons par ordre » pensa-t-il.
-D'où viens-tu ?
Silence.
-Mais, bon sang, pourquoi refuses-tu de me répondre ? Tu es muette?
-Non, dit la petite fille d'une voix claire.
-Oh.
Helmut était u peu surpris. Au moment où il avait formulé sa question, il lui avait paru logique que la réponse soit oui.
-Que veux tu ?
-Mon grand frère il dit que tu peux m'aider à comprendre pourquoi je peux faire des trucs que les autres y peuvent pas.

Une mutation ! Et peut-être même un Talent. À cet instant, le dossier sur les pulsars qui lui avait fait passer nombre de nuits blanches lui paraissait complètement dénué d'intérêt.


Il ne voulait pas brusquer la fillette, mais ne put s’empêcher de demander, les yeux brillant d’excitation :
- Tu peux me montrer ? Tu veux bien ?
Pour toute réponse, elle sembla se retrancher à nouveau dans un profond silence. Il ajouta :
- S’il te plait. Après, ce sera plus facile pour moi de t’aider.
Elle poussa un petit soupir. Comme si elle s’apprêtait à fondre en larmes.
- Je viens juste de te montrer. Je recommence.
Il se redressa sur son fauteuil, les sourcils froncés, et regarda attentivement autour de lui en se demandant ce qu’il avait manqué. Mais c’était sur la Talentueuse elle-même qu’avait eu lieu le changement : presque imperceptiblement, ses traits s’étaient affinés, ses joues creusées, et elle avait gagné deux ou trois centimètres.
Fiévreux, il lui lança brusquement:
 -Donc, tu peux grandir, c’est cela? C’est extraordinaire!
La jeune fille, qui à présent semblait avoir une bonne douzaine d’années, ne répondit pas. Elle paraissait sur le point de pleurer. Helmut Sming ne le remarqua même pas, tant il était fasciné par la fillette.
 -Et il te serait possible de grandir jusqu’où, dis-moi?
-Ch’ais pas… mais j’ai peur…  lui répondit elle d’une voix blanche.
Le scientifique la gratifia d’un léger sourire amusé.
-Tu n’as pas de raison d’avoir peur, petite. Tu as un Talent.
Les yeux de la fillette fixaient un tableau. Elle ne bougeait pas. Et de nouveau, sa taille changea : elle devint si petite que ses longs cheveux touchèrent presque le sol bien lavé. Elle poussa un long soupir et de nombreux mots incompréhensibles se mirent à sortir de sa bouche : 
"... mal, vous savez ? Ma soeur, eh bien, ... pas de Talent, ... seule, et ... d'accord ?"
Helmut fronça les sourcils, sans comprendre. Elle était sûrement fatiguée. Un sourire au bout des lèvres, il lui tendit la main : 
"Viens, suis-moi, il faut que tu te reposes. Je vais t'amener voir Hélène, tu vas l'adorer, j'en suis sûr !"

Il n'en revenait toujours pas, d'ailleurs ! Dommage qu'il n'ait pas pu l'interroger aujourd'hui... Un grand bruit de klaxon fit sortir Helmut de ses pensées. Le chauffeur de bus lui fit un signe agacé.

Il s'engouffra dans le ventre de la machine et s'assit à côté d'une fenêtre, lui permettant un apercu de la ville de nuit, plus calme et apaisée qu'à son habitude. 
La chute ininterrompue de la neige inquiétait Helmut, le printemps devrait être arrivé depuis un mois, et pourtant rien ne laissait croire à une remontée possible des températures. Le monde criait la famine, le froid, les pénuries et la sécheresse, et il semblait que la Terre avait poussé son dernier soupir, laissant un monde déréglé, sans changement possible. 

Helmut s'enfonça dans son siège et bailla longuement. Quelques écrans affichaient des informations aux rares passants. Il n'y porta aucune importance et ferma les yeux, tandis que le bus cahotait sur le bitume.


Il atteignit vite son arrêt. Tant mieux. Il était pressé de retrouver sa maison, sa chambre, son univers – et les notes qu'il avait rédigées la nuit passée, puis oubliées sur son bureau en allant au laboratoire. Il fallait qu'il dorme, il en était conscient. D'ailleurs, il irait se coucher immédiatement après être rentré, puisqu’il avait déjà dîné. Il pourrait simplement relire ses notes dans son lit, pour se détendre. Oui, c'était cela, se détendre, juste avant de se laisser emporter par les bras de Morphée.

Il marchait rapidement, d'un pas fier et ferme, comme celui qu'il arborait toujours. Son allée n'était pas très loin, quelques minutes à peine. Comme il sortait ses clefs, quasiment arrivé, il sentit comme... il ne savait pas ce que c'était. Cette odeur lui rappelait quelque chose, sans qu'il puisse vraiment dire quoi. Quelque chose de désagréable. Il ouvrit la porte de chez lui et s'engagea dans le petit couloir qui menait au salon, où plutôt à son bureau, puisqu'il avait depuis longtemps transformé cette pièce de détente en lieu de travail. L'odeur était toujours là mais Helmut ne parvenait pas à en déterminer l'origine. Ce n'était pas la senteur en elle-même qui le déroutait mais plutôt les souvenirs vagues qui lui revenaient en mémoire. Il lui semblait qu'à chaque fois qu'un lui venait à l'esprit, il s'échappait immédiatement.
Helmut se ressaisit. Il n'allait pas rester figé comme ça à cause d'une simple odeur. Il ne la sentait presque plus d'ailleurs. Se dirigeant vers son bureau, il ramassa ses notes et s'engagea dans l'escalier qui amenait à sa chambre. Il fallait qu'il dorme, manquer de sommeil n'était jamais une bonne chose. Tout de même, cela l'avait perturbé.


Toute la maison semblait silencieuse. Seul le bruit de ses pas résonnait sur le parquet brun de la maison et le grincement de la porte de sa chambre lorsqu’il l’ouvrit. Tout en déposant lentement ses affaires sur le sol, Helmut essayait vainement de retrouver ce souvenir qui lui glissait entre les doigts. Il vacillait presque lorsqu’il s’assit sur le matelas, la tête dodelinant de droite à gauche, les paupières mi-closes. Le sommeil, comme une ombre, se jetait sur lui et ce jour-ci, Sming ne se sentait pas d’attaque à le contrer. Il bailla et se recroquevilla sur la couette, encore tout habillé. Cette odeur l’envahissait de nouveau. C’était… C’était comme… Une odeur de... de fleur sale. Une odeur mouillée. Comme celle d’une petite fille. Comme celle de… Brusquement, Helmut se releva. La gamine aux cheveux sombres !

Toute sa fatigue disparut d'un coup et il se précipita vers son bureau. Au milieu des papiers éparpillés, il cherchait les notes qu'il avait prises la veille, pendant l'entretien avec la fillette aux cheveux sombres. Il eut beau chercher, il dut se rendre à l'évidence : le dossier avait disparu. L'odeur de mouillé lui montait à la tête. La gamine était passée chez lui ! Dans le silence angoissant de sa maison, Helmut entendait chaque battement de son cœur. Claquant la porte, il repartit en courant vers le laboratoire.

Il débarqua en coup de vent dans le laboratoire aux lumières éteintes. Arrivé sur devant son bureau, il s'arrêta d'un coup et regarda suspicieusement autour de lui. La pièce était vide, sombre, inquiétante. On n'entendait que quelques ronronnements de machines endormies, diffusant une faible lueur bleutée. Une odeur légère flottait dans l'air.
Une odeur... Une odeur de fleur mouillée.
La fille ! Elle était passée par là ! Et si elle y était encore ?

Helmut Sming retint un juron et se remit en action, se précipitant vers son bureau en désordre. Il devait la retrouver.Une angoisse insidieuse commençait à monter en lui, et il sentit un noeud se former au creux de sa gorge tandis qu'il  bousculait les meubles, dévastait son bureau à la recherche de l'étrange petite fille. Soudain, par un coup d'oeil furtif vers la fenêtre, il aperçut un mouvement dans l'obscurité de la nuit dense. Il sortit précipitamment dans la froidure du soir, le souffle court. Sming vit glisser une petite ombre fluette sur la neige, se lança à sa suite. La fillette s'était arrêtée et le dévisageait, sourcils froncés, une liasse de papiers serrée contre son coeur. Son visage était pâle, ses lèvres bleuies et tremblantes, elle était si minuscule... Puis, soudain, Helmut Sming apperçut une larme rouge perler de sa main pour aller s'écraser dans la neige.
Sming s'arrêta. 
Le sang perlait, autrefois filet, puis rivière, enfin fleuve, venant brouiller son champ de vision. La petite, le dévisageant auparavant, regardait tantôt le ciel, la terre, tantôt le vide. Enfin, peu n'importe, puisque ceux-ci se mélangeaient et tournoyaient furieusement autour du scientifique. L'enfant était à la fois géante et microscopique, ou plutôt oscillait entre ces tailles, avant de n'être qu'une masse informe rougeâtre...
...
"Il se réveille !"
Helmut ouvrit les yeux. Une infirmière le scrutait attentivement, un large sourire aux lèvres.
"Vous avez fait un malaise... Une chance que l'enfant vous ait trouvé !"
Une odeur de fleur mouillée embaumait la pièce.


La jeune fille et ses cheveux d'encre étaient là, bien sur. Elle lui sourit doucement.
"Je ne sais pas ce qui vous est arrivé." 
Elle marqua une pause, pendant laquelle Helmut tenta tant bien que mal de raviver ses souvenirs. Ah, oui ! La fille qui pouvait grandir, et qui lui avait étrangement dérobé son dossier ... Elle semblait avoir une douzaine d'année, cette fois-ci.
"Si vous voulez mon avis, continua-t-elle, c'est toute cette neige bizarre. C'est pas bon pour la santé, ces trucs chimiques, et ..." 
- Pourquoi as-tu volé mon dossier, jeune fille ? , l'interrompit-il avec véhémence. 

Un silence. Puis elle remua la tête, laissant tomber ses cheveux corbeaux devant son visage.
Soudain, elle se leva brusquement, faisant tomber la chaise sur laquelle elle était auparavant assise, et sortie en courant de la chambre hospitalisée. 
-Non !!  , rugit-il de désespoir.
Il savait qu’il ne pourrait pas la rattraper. Pourtant il essaya de se lever, mais en fut aussitôt empêché par la douleur sourde qui lui transperça le crâne. 
Sa vision devint floue, mais il aperçut une feuille de papier, qui avait glissé par terre. Puis une infirmière apparut, le visage inquiet. 

Et ce fût le noir.

Il se réveilla dans le même lit, dans le même hôpital, les paupières closes. Il avait un masque à oxygène sur le nez qui l'empêchait de respirer librement.. Il voulut l'enlever, mais ouvrit d'abord les yeux.
Ce fut ce qui le sauva.
Il y avait, tout autour de lui, une épaisse brume verte. Il ne voyait pas le bout de son lit.

Il écarquilla les yeux. Ce n'était pas une illusion. Il n'avait jamais rien vu de semblable. Comment était-ce arrivé? 
Malgré son masque, sa gorge le brûlait.

Les nuées vertes s’épaissirent, l’enserrèrent ; il sentit les larmes lui monter aux yeux. Les draps rêches entravaient ses mouvements. Il tendit la main pour tenter d’atteindre le bouton d’appel des infirmiers ; cependant, celui-ci pendait à quelques centimètres de ses doigts, insaisissable. Helmut était seul face à lui-même. Il se glissa jusqu’au sol, se défaisant de ses couvertures encombrantes, et se traîna jusqu’à la porte. Lorsqu’il tendit la main pour atteindre la poignée, il entendit comme un choc. Sa gorge s’embrasa ; son masque était tombé, raccroché à la machine à dioxygène. Sming se cogna la tête contre la porte ; sa vue se troubla. Pourtant, il put voir la fumée verte se condenser sur elle-même, jusqu’à créer... une silhouette humaine. Menaçante.
Helmut ferma les yeux.

Sombra dans un gouffre.

 Même lit. A croire que cela faisait cent ans qu’il y dormait. Même pièce. Même infirmière. Nouveau médecin. Disparition des nuées vertes. Comme s'il avait rêvé. Ou pas, à en croire les discussions qui parvenaient jusqu’à ses oreilles.« - Encore des brumes vertes ? C’est le quinzième cas de ce genre… Comment savez-vous que c’est cela et pas autre chose ?- Il suffit d’observer ses vêtements. »Effectivement.« - Et les effets ?- Il semble qu’ils ne soient pas trop nocifs, seulement perte de connaissance, et hallucinations…  Par contre, les causes de ces brumes vertes semblent être… »Elle n’eut pas le temps de finir. Dans l’encadrement de la porte, se tenait une jeune fille avec un dossier. Cheveux noirs. 
Helmut se redressa précipitamment, manquant d’arracher une seconde
fois le masque à gaz.

« Restez calme, monsieur. Tout va bien," dit doucement l’infirmière avec ce ton compatissant qu’elle employait souvent.

Il s'arracha de son emprise. La fille aux cheveux noirs le fixait de son regard profond qui semblait contenir toutes la sagesse du monde. Soudain, comme effrayée, elle se retourna et fila dans les profondeurs de l'hôpital. Sming voulu l'appeler, mais elle avait disparu. 
Le médecin fit alors son entrée, tout sourire et se voulant rassurant, malgré l'inquiétude qui rongeait ses yeux. Il se plaça devant le lit et commença son interrogatoire monotone. Son patient répondit vaguement, l'esprit entier envahi par l'image de la jeune fille. Elle était là, toujours là. Son odeur flottait en permanence dans son quotidien depuis trois jours. Et il ne savais rien d'elle.

Hormis qu’elle avait un talent unique et très rare. Il l’avait vue grandir puis rapetisser en un instant. Et maintenant, elle le poursuivait. Mais était-ce une poursuite réelle ou une manipulation ? Le regard du médecin quelque temps auparavant lui soufflait que les petites filles ne peuvent pas entrer ainsi dans les hôpitaux, même en se grandissant de quelques centimètres. Il lui soufflait également que l’apparence de la petite fille n’avait pas changé entre son apparition à son réveil à l’hôpital et ses visites après la propagation des nuées vertes. Mêmes vêtements, mêmes traits angoissés, mêmes postures.

Le médecin finit par partir, non sans glisser un mot à l'infirmière. Helmut demanda de quoi écrire et remit son masque. L'envie de gribouiller des notes le tenaillait. Peut-être que mise sur papier, l'histoire lui apparaitrait plus plausible. Il s'endormit sans s'en rendre compte sur les feuilles.
Il reprit conscience avec lenteur. Ce fut l'odeur qui le happa en premier. Cela sentait le mouillé, la fleur sale. Pourtant, lorsqu'il ouvrit les yeux, c'était une femme d'une trentaine d'année qui l'attendait, assise sur un fauteuil.
Longs cheveux d'encre.
Yeux insondable.
- Les gens comme vous sont rares, vous savez ? souffle-t-elle. Et précieux, surtout en ces temps durs. Depuis votre malaise, un grand nombre de dérèglements climatiques et de catastrophes naturelles ont survenu. Le monde va mal, très mal, et nous ne pouvons arrêter cela, nous sommes totalement impuissants face à la nature qui... explose, je dirais. Ou lâches, peureux. Vous, vous êtes persévérant -vous n'avez pas cesser de courir après moi !- on aurait bien besoin de gens comme vous en ce moment. Elle marqua une courte pause, puis reprit : je ne veux pas que vous vous intéresseriez à moi, que vous m'étudiez ou m'observiez, pour ensuite consigner tout cela par écrit. Pour être franche, je ne suis pas simplement un « Talent » qu'on résume en quelques phrases, mais une humaine bien réelle, qui souffre de son don.

16 commentaires:

  1. Le texte avance ! Doucement mais surement ! Il est bien partit déjà !

    La p'tite moustache

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  2. J'adore le début ! J'ai hâte de voir ce que la suite va donner... ;)

    Par contre, j'avoue ne pas avoir très bien compris. Au début, il est écrit : "Il repensa aux cas sur lesquels il avait travaillé ces derniers temps. Il y en avait beaucoup de semblables : des enfants en bas âges qui développaient des espèces de "Talents", et d'autres totalement à part, comme celui qu'il avait examiné la veille... " et un peu plus loin, il est dit que "cet après-midi, il avait d'ailleurs rencontré pour la première fois un enfant talentueux, comme il aimait les appeler." Je ne sais pas si c'est moi qui suis totalement perdue ou s'il y a une incohérence, mais je trouve que ce n'est pas très clair. Il a déjà examiné des jeunes talentueux avant ce fameux après-midi, ou pas ?

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  3. Je suis d'accord avec Boka, il y a une incohérence... Il faudrait remplacer "il avait d'ailleurs rencontré pour la première fois" par "il avait encore rencontré", non ?

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  4. Il faudrait lancer un appel sur le blog JB, histoire de remplir les places encore vides...

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    1. Oui, on va faire en sorte d'avoir une liste complète d'ici la fin du texte :-)
      De votre côté, n'hésitez pas non plus à faire de la publicité !

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  5. C'est trop bien! J'ai hate de lire la suite!!!!
    Lili Plume

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  6. J'aime beaucoup la tournure que prend ce texte :) Bravo !
    Seulement "la chute interrompue de la neige..."
    Vous ne voulez pas dire plutôt "la chute ininterrompue de la neige..." ??

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  7. C'est génial, ça avance! Bravo à tous et à toutes!

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  8. J'aime beaucoup ! Mais je trouve que l'idée de l'odeur de la fleur mouillée (elle est très bonne !) revient un peu trop souvent, maintenant (c'est la cinquième fois qu'il la sent ou qu'elle lui monte à la tête). Enfin, ce n'est qu'un détail. ;)

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    1. Je crois que cette odeur est justement faite pour nous agacer x))
      (Diablo91)

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    2. On s'occupera des petits détails de ce genre à la relecture ! :) Merci et continuez à faire des remarques si vous trouvez que quelque chose manque de cohérence ou autre, on en a besoin !

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  9. Bonjour :) A la toute dernière ligne est écrit : "Sa vision devint foule"...
    Vous ne voulez pas plutot dire "Sa vision devint floue ?
    En tout cas, le texte a beau avancer lentement, je l'aime bien, personnellement. ^-^

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    1. En effet, merci beaucoup, on corrige ça tout de suite ! :)

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